Pour les personnes ayant passé une longue période en prison, la transition entre la prison et le monde extérieur n'est souvent pas évidente. En effet, après une longue période de détention, il n'est pas toujours évident de s'occuper à nouveau de soi, de trouver du travail et de régler les démarches administratives. De plus, le risque de retomber dans ses vieilles habitudes est élevé. Les maisons de transition visent à faciliter cette transition. Les condamnés de longue durée, qui sont déjà bien avancés dans leur détention, reconstruisent progressivement leur vie grâce à un accompagnement intensif, réduisant ainsi le risque de récidive.
Qu'est-ce qu'une maison de transition ?
Une maison de transition est un établissement de petite échelle destiné aux détenus de longue durée, qui ont déjà purgé une grande partie de leur peine dans une prison classique et qui y ont prouvé qu'ils étaient capables de vivre au sein d'un groupe. Les résidents y vivent en petit groupe et travaillent de façon intensive en bénéficiant d'un accompagnement continu en vue de leur retour dans la société libre. Ils réapprennent les responsabilités et acquièrent de l'expérience pour retrouver leur place dans la société.
Chaque résident bénéficie d’un accompagnement sur mesure. Les accompagnateurs évaluent avec les résidents comment ils vont vivre en liberté et les aident à reprendre leur vie en main, étape par étape : trouver un emploi, chercher un logement, suivre une formation, mettre de l'ordre dans leurs affaires administratives, se constituer un réseau social, rembourser les dettes aux victimes, etc. Les résidents y travaillent durant leur séjour et retrouvent peu à peu leur liberté. Nombre d'entre eux commencent à travailler pendant la journée ou suivent une formation (professionnelle). Lorsqu'ils quittent la maison de transition, ils sont prêts à vivre de manière autonome et à contribuer à la société.
Le SPF Justice travaille avec des partenaires privés qui gèrent les maisons de transition et fournissent un accompagnement aux détenus.
Une maison de transition, est-elle une prison ?
Une maison de transition est un établissement fermé et sécurisé. Les résidents doivent suivre des règles strictes et ne sont pas autorisés à sortir librement. Pour quitter la maison de transition, pour postuler à un emploi ou pour aller travailler, par exemple, les résidents ont besoin d'une autorisation (sous la forme d'un permis de sortie). Le lieu où ils doivent se rendre, l'itinéraire qu'ils doivent suivre et l'heure à laquelle ils doivent revenir sont strictement définis.
Dans le bâtiment lui-même, les résidents peuvent se déplacer librement. La vie est différente de celle d'une prison classique. Il y règne une atmosphère conviviale et les résidents y vivent en groupe. Durant la journée, les résidents passent beaucoup de temps à l'extérieur et se consacrent pleinement à leur réinsertion dans la société.
Qui séjourne dans une maison de transition ?
Les résidents sont des détenus de longue durée qui sont à 18 mois maximum de la possibilité d'octroi d'une libération conditionnelle. Ils sont transférés d'une prison classique pour effectuer la dernière partie de leur peine dans une maison de transition. Lors de leur détention dans des prisons classiques, ils doivent avoir démontré, entre autres, qu’ils sont capables de vivre au sein d'un groupe.
Les résidents sont sélectionnés en concertation avec les directions locales des prisons et les services psychosociaux des prisons suite à un entretien d'admission. Une fois que la décision de placement dans une maison de transition aura été prise, une réunion suivra avec les membres du personnel de la maison de transition.
Les délinquants sexuels ou les personnes condamnées pour des faits de terrorisme y sont exclus.
Combien y a-t-il de maisons de transition et où sont-elles situées ?
Actuellement, il existe 3 maisons de transition.
La première a ouvert ses portes à Mechelen en 2019, suivie par la maison de transition de Gentbrugge en 2023. Toutes deux sont gérées par le partenaire privé STERKhuis. La troisième maison de transition se situe à Leuven, depuis juin 2024, et est gérée par la fondation De Kansenfabriek.
Une quatrième maison de transition ouvrira à Enghien à l'automne 2024, suivie d'une cinquième à Hamme en 2025.
Comment les résidents sont-ils encadrés dans une maison de transition?
Dans chaque maison de transition, il y a une permanence 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et les résidents bénéficient d'un accompagnement intensif. Le partenaire privé détermine de manière spécifique les modalités de cet accompagnement ( type d'accompagnement, organisation, etc.). L' approche diffère d'une maison de transition à l'autre.
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